Le FMI écarte une récession mondiale malgré les tensions commerciales, prônant une économie plus résiliente malgré les incertitudes liées aux tarifs américains.
L'incertitude liée aux tarifs douaniers est "littéralement hors des graphiques", mais une récession mondiale n'est pas à prévoir, selon le Fonds monétaire international (FMI).
Dans ses prévisions économiques mondiales, l'organisation a indiqué que les cours boursiers ont chuté "alors que les tensions commerciales s'intensifient", tout en mettant en garde contre une "érosion de la confiance" entre les pays.
Cependant, le FMI n'envisage pas de récession à l'échelle planétaire, précisant que "nos nouvelles projections de croissance incluront des révisions significatives, mais pas de récession".
Ces déclarations interviennent alors que les dirigeants politiques et les entreprises réagissent aux tarifs douaniers américains annoncés début avril.
Les marchés boursiers mondiaux ont chuté après cette annonce, et beaucoup ne se sont pas encore rétablis. Par exemple, l'indice FTSE 100, qui regroupe les principales entreprises britanniques, reste inférieur de 4,6 % par rapport à son niveau d'il y a un mois.
Parallèlement, les craintes d'une récession mondiale se sont accrues alors que les entreprises réduisent leurs dépenses et leurs investissements face à l'incertitude, tandis que certains pays ripostent avec leurs propres mesures tarifaires.
Mercredi, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a prédit une baisse du commerce international cette année en raison de ces tensions commerciales.
Ces observations font écho à celles de la Banque d'Angleterre, qui a souligné que l'escalade des tensions commerciales "a contribué à une augmentation significative des risques pour la croissance mondiale" et la stabilité financière.
De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé jeudi une baisse de son taux directeur, citant "l'aggravation des tensions commerciales" comme facteur clé.
Le FMI adopte toutefois un ton plus optimiste.
"C'est un appel à réagir avec sagesse",
a déclaré Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI.
"Une économie mondiale mieux équilibrée et plus résiliente est à notre portée. Nous devons agir pour la préserver."
Elle a également exhorté les pays à "redoubler d'efforts pour mettre de l'ordre dans leurs affaires intérieures" face à cette incertitude.
Parmi ses recommandations, elle a appelé l'Europe à réduire "les restrictions sur le commerce intérieur des services" et à "approfondir" son marché unique.
Elle a également souligné la nécessité pour la Chine de renforcer son filet de sécurité sociale afin de réduire l'épargne de précaution, tout en encourageant les États-Unis à réduire leur dette publique.
