Découvrez comment les tarifs douaniers de Trump pourraient affecter les résultats des grandes banques américaines. Analyse des impacts économiques et des prévisions des analystes.
La saison des résultats américains débute ce vendredi, avec la publication des performances du premier trimestre par les grandes banques avant l'ouverture des marchés. Bien que des résultats solides soient anticipés, les analystes s'attendent à des prévisions prudentes en raison des incertitudes liées aux droits de douane.
Les établissements financiers majeurs, tels que JPMorgan Chase et Wells Fargo, ouvriront le bal aujourd'hui, suivis par Bank of America, Citigroup et Morgan Stanley la semaine prochaine. Ces publications revêtent une importance particulière après une semaine mouvementée à Wall Street, offrant un éclairage sur l'impact économique des mesures protectionnistes annoncées par l'administration Trump.
Les performances du secteur bancaire devraient refléter la résilience de l'économie américaine au cours des trois premiers mois de l'année. Cependant, l'accent sera mis sur les perspectives futures, probablement assombries par le climat économique incertain. Les révisions à la baisse des prévisions de croissance constitueront un indicateur clé pour les investisseurs évaluant les effets à long terme des perturbations commerciales.
Avant les récentes turbulences boursières, le secteur bancaire figurait parmi les plus performants, soutenu par une croissance régulière des prêts, des conditions de liquidité améliorées et un regain d'activité dans les fusions-acquisitions. Toutefois, les annonces tarifaires ont provoqué un net repli des cours, certains titres perdant plus de 20% de leur valeur.
Les développements commerciaux modifient notre scénario de base vers un ralentissement significatif du PIB, avec une probabilité accrue de récession
, a déclaré une analyste de Morgan Stanley, justifiant ainsi la dégradation de l'appréciation du secteur bancaire américain. Les revenus des activités de banque d'investissement apparaissent particulièrement vulnérables à ces risques.
Par ailleurs, certains experts soulignent que l'incertitude économique pourrait freiner la demande de crédits tout en augmentant les provisions pour pertes, affectant ainsi la rentabilité des établissements. La volatilité des marchés financiers risquerait également de peser sur les activités de marchés de capitaux, notamment dans les domaines des fusions-acquisitions et des introductions en bourse.
Les investisseurs scruteront particulièrement les orientations fournies par les banques pour évaluer l'impact durable des mesures protectionnistes. Les marchés devront intégrer la probable érosion des profits corporatifs, avec une attention particulière portée aux révisions à la baisse des prévisions de résultats.
La politique monétaire de la Réserve fédérale se complexifie face aux risques inflationnistes induits par les droits de douane. Une responsable de la Fed de Boston a récemment indiqué que de nouvelles pressions sur les prix pourraient retarder la normalisation des taux, nécessitant une évaluation précise de leur impact sur les anticipations inflationnistes.
Si des taux plus élevés profitent traditionnellement aux marges d'intérêt nettes des banques, un resserrement monétaire pourrait néanmoins ralentir la consommation des ménages et l'activité économique globale, affectant in fine la croissance des prêts. Les prévisions concernant les revenus nets d'intérêt devraient donc rester mesurées.
Malgré ces défis, les résultats du premier trimestre devraient afficher une robustesse globale, les effets économiques complets des mesures tarifaires ne se matérialisant probablement qu'en cours d'année. Selon les estimations consolidées, JPMorgan, Wells Fargo, Bank of America, Citigroup et Morgan Stanley devraient toutes enregistrer une progression de leurs bénéfices par action par rapport à l'année précédente.
