Pirelle semaine pour les marchés américains depuis 2020 : les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine provoquent des chutes boursières mondiales, avec des répercussions en Europe.
Les marchés boursiers américains ont connu leur pire semaine depuis la crise du Covid-19, alors que la Chine a riposté aux nouvelles taxes douanières imposées par les États-Unis. Cette escalade commerciale suscite des craintes quant à ses répercussions sur l'économie mondiale.
Les principaux indices boursiers aux États-Unis ont chuté de plus de 5%, avec une baisse de près de 6% pour le S&P 500. En Europe, le CAC 40 a reculé de 4,3%, tandis que le DAX allemand a perdu près de 5%. Au Royaume-Uni, le FTSE 100 a enregistré sa plus forte baisse en cinq ans.
Les mesures protectionnistes annoncées par l'administration américaine prévoient des droits de douane pouvant atteindre 10% sur une large gamme de produits importés. Certains pays, comme la Chine, sont soumis à des taxes encore plus élevées. Ces dispositions, dont certaines entrent en vigueur dès ce week-end, représentent la plus importante hausse tarifaire aux États-Unis depuis 1968.
La Chine a réagi en imposant des taxes de 34% sur des produits américains, tout en restreignant l'exportation de minéraux stratégiques et en ajoutant des entreprises américaines à sa liste noire.
Les analystes s'inquiètent des conséquences économiques de cette guerre commerciale. JP Morgan a révisé à la hausse ses prévisions de risque de récession mondiale, estimant désormais cette probabilité à 60%. La banque anticipe un ralentissement de la croissance américaine de deux points de pourcentage cette année.
Certains secteurs ont été particulièrement touchés, comme les technologies, où Apple a vu sa valorisation chuter de 15% en trois jours. D'autres entreprises, notamment dans la grande distribution et la santé, ont également subi des pertes importantes, bien qu'elles soient moins directement exposées aux droits de douane.
Malgré ces turbulences, certains investisseurs relativisent la situation, rappelant que les marchés avaient connu une forte progression ces dernières années. Tim Pagliara, PDG de CapWealth, estime qu'un rééquilibrage des échanges commerciaux était nécessaire, même si la méthode employée provoque des secousses violentes.
Les petites entreprises américaines pourraient payer un lourd tribut. Pat Muscaritolo, propriétaire d'un magasin d'électroménager dans le New Jersey, craint une hausse de 30 à 40% des prix, qui pourrait mettre fin à quarante ans d'activité.
Alors que les tensions commerciales persistent, certains signaux laissent entrevoir des possibilités de négociation. Le Vietnam et le Cambodge ont exprimé leur volonté de dialoguer avec Washington. Cependant, l'incertitude demeure quant à l'issue de ce conflit économique aux ramifications mondiales.
