Journée mondiale du chocolat : l'UE célèbre avec des prix record. Hausse de 16% des prix du cacao en 2025, impacts climatiques en Afrique et incertitudes économiques persistent. #Chocolat #Inflation
Journée mondiale du chocolat : l'UE célèbre avec des prix en forte hausse
Les prix sur le marché du cacao ont récemment baissé après avoir atteint des sommets historiques. Cependant, combinés aux coûts énergétiques élevés, ils ont entraîné une augmentation à deux chiffres des prix de détail en Europe par rapport à l'année dernière.
Selon Eurostat, les prix du cacao et du chocolat en poudre ont augmenté de plus de 16 % dans l'UE en mai 2025 par rapport à l'année précédente. Dans les 27 pays du bloc, les prix ont progressé graduellement sur les douze derniers mois, avec une inflation annuelle liée au cacao passant de 6,3 % à 16,2 %.
L'une des principales raisons de cette hausse réside dans la flambée des cours des fèves de cacao, ingrédient essentiel du chocolat, au cours des deux dernières années. Cette tendance s'est accompagnée d'une augmentation des coûts du sucre et de l'énergie.
L'Union européenne dépend entièrement des importations de cacao et représente plus de la moitié des achats mondiaux. La majorité des récoltes exportées vers l'UE provient d'Afrique de l'Ouest, où les conditions météorologiques défavorables ont affecté la production dans des régions clés comme le Ghana et la Côte d'Ivoire.
« Les prix du cacao ont presque triplé par rapport à leur niveau d'il y a deux ans », a déclaré Susannah Streeter, responsable des marchés financiers chez Hargreaves Lansdown, soulignant que « les cours ont atteint des records l'année dernière avant de connaître une volatilité marquée ces derniers mois ».
Bien que les prix aient reculé par rapport aux sommets dépassant les 12 000 dollars la tonne, ils restent élevés sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX) et l'Intercontinental Exchange (ICE) à Londres.
Les inquiétudes concernant l'approvisionnement en cacao se sont légèrement atténuées depuis leur pic en mai 2025 jusqu'au début juillet.
« Les amateurs de chocolat seront soulagés d'apprendre que les prix du cacao ont chuté à leur plus bas niveau depuis huit mois ces derniers jours, les contrats à terme à Londres affichant une baisse spectaculaire de 42 % depuis le début de l'année », a indiqué Danni Hewson, analyste financière chez AJ Bell.
Les contrats à terme sur le cacao à Londres s'échangeaient autour de 5 310 livres sterling (7 236 dollars) la tonne métrique lundi, soit plus du double du prix enregistré il y a exactement deux ans.
Selon elle, « la volonté des consommateurs de continuer à acheter du chocolat malgré la hausse des prix a incité les producteurs à investir dans la culture, améliorant ainsi les perspectives d'approvisionnement », ce qui explique la baisse récente des cours.
Toutefois, en raison des risques liés au changement climatique, notamment des maladies comme la pourriture brune, « certaines plantations vieillissent et les incertitudes commerciales liées aux tarifs douaniers de Donald Trump n'ont fait qu'aggraver cette situation, limitant toute baisse significative des prix du cacao », a ajouté Danni Hewson.
Alors que les boulangeries européennes peinent à absorber la hausse des coûts de cet ingrédient essentiel, un récent rapport du cabinet de conseil britannique Foresight Transitions indique que les prix du cacao dans l'UE et au Royaume-Uni ne devraient pas baisser sensiblement dans un avenir proche.
Les cours mondiaux des fèves de cacao influencent fortement le coût du chocolat sur le continent. L'UE, premier consommateur mondial de chocolat, dépend entièrement des importations, principalement en provenance d'Afrique de l'Ouest, où les récoltes sont très exposées aux risques climatiques et environnementaux.
Le rapport mentionne également l'impact sur l'emploi, citant l'exemple de Barry Callebaut, le plus grand fabricant de chocolat au monde, qui a licencié près de 20 % de ses effectifs, dont un tiers dans l'UE, en raison de la hausse des coûts.
« L'augmentation du prix du cacao, ingrédient fondamental, pose un défi majeur aux chocolatiers, qui doivent parallèlement absorber des coûts énergétiques et salariaux plus élevés », a expliqué Susannah Streeter concernant le marché britannique. En mai 2025, l'inflation s'est accompagnée d'une envolée record des prix du chocolat, avec une hausse de 17,7 % sur un an selon l'ONS.
« Les perspectives des prix restent volatiles, les conditions météorologiques imprévisibles affectant les producteurs, comme les sécheresses et les pluies extrêmes, devraient persister à long terme », a-t-elle conclu.
