Selon Kyle Chapman, analyste des marchés chez Ballinger Group, l'économie stagnante de la zone euro reflète une faible demande et des difficultés structurelles persistantes. I
En février, le secteur manufacturier en France est resté en contraction, bien que la baisse ait été la plus modérée depuis mai 2024. Parallèlement, le secteur des services au Royaume-Uni a connu une légère croissance, tandis que l'Allemagne a enregistré son meilleur indice manufacturier en deux ans.
L’indice PMI manufacturier HCOB préliminaire pour la France a légèrement augmenté à 45,5 en février, contre 45 en janvier, selon les chiffres de S&P Global. Ce niveau reste inférieur à 50, ce qui indique une contraction du secteur, bien que le repli ait été moins marqué que les mois précédents. La faiblesse de la demande et le faible niveau des nouvelles commandes ont continué à peser sur l’activité industrielle.
L'augmentation des coûts des intrants a ajouté une pression supplémentaire sur le secteur, aggravant les difficultés rencontrées par les entreprises. Les licenciements ont persisté, affectant l'emploi et le climat économique général. Pendant ce temps, l'indice PMI des services en France est tombé à 44,5 en février, contre 48,2 en janvier, bien en dessous des prévisions du marché.
En même temps, l’indice PMI composite HCOB, qui regroupe les secteurs manufacturier et des services, a également chuté à 44,5, reflétant une contraction plus marquée de l’économie française. Selon l’économiste Tariq Kamal Chaudhry de la Hamburg Commercial Bank, la récession semble s'installer sans perspectives d’amélioration. Il a souligné que la chute des services, plus que celle de l’industrie, a contribué au déclin général.
Au Royaume-Uni, le secteur des services a poursuivi son expansion, avec un indice PMI passant de 50,8 en janvier à 51,1 en février, dépassant les attentes des analystes. Cependant, cette croissance reste limitée par une demande faible et la réduction des budgets des clients. En revanche, l'industrie manufacturière britannique a connu un recul plus important, avec l’indice PMI tombant à 46,4 contre 48,3 le mois précédent.
L'Allemagne, quant à elle, a vu son secteur manufacturier s’améliorer, avec un indice PMI atteignant 46,1 en février, son niveau le plus élevé en deux ans. Ce rebond, bien que modeste, reflète une baisse moins prononcée de la production industrielle. Toutefois, l’impact global sur l’économie privée allemande reste négatif.
À l’échelle européenne, l’indice PMI composite de la zone euro est resté stable à 50,2 en février, indiquant une croissance limitée. L'activité des services a ralenti, tandis que la contraction du secteur manufacturier a été la moins sévère depuis neuf mois. Le taux d’épargne élevé des consommateurs et l’incertitude politique continuent de freiner la reprise économique.
Selon Kyle Chapman, analyste des marchés chez Ballinger Group, l'économie stagnante de la zone euro reflète une faible demande et des difficultés structurelles persistantes. Il souligne que, malgré les ajustements monétaires, l'économie peine à se redresser en raison de la prudence croissante des entreprises et des ménages face à l'avenir.
